Le monde des spiritueux, comme tous les autres, présente des termes assez hermétiques pour ceux qui commencent à s’y intéresser. Ces termes sont parfois utilisés de manière imprécise, voire polysémique.
Mais il se trouve que tous ces mots mystérieux – single cask et navy strength ou bien single malt et moonshiner, dont nous parlerons aujourd’hui, ont des significations précises qui nous aideraient, si nous les connaissions, à comprendre ce que nous indique l’étiquette d’une bouteille.
Nous allons commencer par le single cask, un terme qui provient à l’origine du monde du whisky mais qui s’est étendu à d’autres catégories.
Single Cask
En anglais, cela pourrait se traduire par » issu d’un seul fût « mais cette expression, si simple, révèle plusieurs éléments.
La plupart des whiskies représentent le contraire d’un single cask ; ce sont des blends, c’est-à-dire un assemblage de whiskies provenant de différents fûts, de différentes distilleries et même de whiskies fabriqués à partir de différents types de grains.
Le whisky repose sur l’art des maîtres assembleurs, des personnes dotées d’un odorat privilégié dont le travail, d’une importance cruciale, consiste à mélanger différents whiskies pour obtenir un assemblage présentant des caractéristiques spécifiques.
Il est évident que pour choisir les whiskies à mélanger et dans quelles proportions, les maîtres assembleurs doivent goûter le contenu de très nombreux fûts et le faire à des moments différents (car les liquides évoluent constamment). Mais que se passe-t-il lorsqu’ils trouvent un whisky vraiment exceptionnel, un fût qui, pour une raison ou une autre, a donné à ces 200 litres de whisky des caractéristiques exceptionnelles ? Eh bien, ils ne le mélangent pas. Et les 260 bouteilles en moyenne qui sortent d’un fût de taille normale sont mises en bouteille en tant que single cask.
Quelle est la magie pour un consommateur ? Eh bien, savoir qu’il a devant lui quelque chose d’unique, de limité et d’une origine très spécifique : il provient d’un seul fût, donc d’une seule distillerie, et il est probablement élaboré à partir d’un spiritueux issu d’un seul type de grain (mais pas nécessairement). C’est un peu fétichiste.
L’un des single casks les plus intéressants est The Balvenie 15 Years Single Barrel Sherry Cask. Ce whisky caractéristique du Speyside (moelleux et doux) est vieilli dans un single cask qui était auparavant utilisé pour vieillir du vin de sherry de type Oloroso, ce qui donne au whisky des caractéristiques rappelant la pâte d’amande, les noix et le caramel.
Comme nous l’avons déjà mentionné, ce terme a été forgé et s’est étendu à d’autres catégories où le mélange est une pratique courante, comme le rhum, le cognac ou le bourbon.
Navy Strength
Ce terme naval est principalement associé au monde du gin et, dans une moindre mesure, à celui du rhum. Il désigne les spiritueux embouteillés à 57 % d’alcool par volume (le gin et le rhum commencent à environ 40 % de volume) et, bien que de nombreuses légendes circulent sur son origine, il est en fait très pragmatique.
En effet, on raconte que la marine britannique exigeait à ses fournisseurs des gins de ce volume, car c’est la quantité d’alcool nécessaire pour enflammer de la poudre à canon mouillée. Si leurs explosifs étaient accidentellement mouillés, ils pouvaient retrouver leur potentiel de guerre en les trempant dans du gin. Bien qu’elle ait un certain fondement historique, cette affirmation n’est pas tout à fait vraie.
En effet, la marine exigeait ce volume d’alcool à ses fournisseurs parce qu’avant qu’il n’y ait des outils pour mesurer la teneur en alcool d’une boisson, les hydromètres, la seule façon de déterminer la teneur en alcool du gin acheté (ou du rhum), et donc d’être sûr qu’il ne s’agissait pas d’un spiritueux dilué, était de faire une pâte avec de la poudre à canon et d’essayer de l’enflammer. Si elle s’enflammait, le spiritueux contenait 57 % d’alcool.
Mais pourquoi les armées maritimes achetaient-elles du rhum et du gin ? Parce que les soldats d’un certain grade et les officiers recevaient une dose quotidienne en guise de paiement ou de récompense pour les services rendus à leur pays.
Navy Strength a une signification similaire à celle de overproof, bien que cette dernière ne soit pas aussi précise. Tout spiritueux qui dépasse d’une certaine marge le taux d’alcool minimum pour entrer dans sa catégorie peut être appelé overproof, et cette marge est généralement d’environ 50 % d’alcool par volume.
Que signifie un spiritueux navy strength ou overproof ? Il contient plus d’alcool que la moyenne, ce qui est utile pour les cocktails. Par exemple, le Bacardí Superior Heritage, qui contient 7,5 % d’alcool de plus que la normale, est idéal pour préparer des Daiquiris, car il compense mieux les agrumes et donne un caractère plus fort. L’alcool donne de la structure aux cocktails.
En cuanto a ginebra, si quieres probar la navy strength a la que se atribuye el origen del término, debes probar Plymouth Navy Strenght. Es una ginebra potente, con notas a cilantro y cardamomo, una textura sedosa y un final picante (por el alcohol extra).
Santé !
