La tendance ne cesse de s’affirmer. Les boissons “nolo” (no alcohol et low alcohol) font de plus en plus d’adeptes. L’époque où le perrier citron comme unique alternative à un verre d’alcool semble révolue. Décryptage de cette petite révolution des mœurs !
Nolo, un nouveau cocktail à la mode ?
Vous ne connaissez peut-être pas le terme, mais la tendance est bien là, et elle n’a pas l’air de constituer un simple effet de mode. La vente de boissons peu ou pas alcoolisées a connu une progression de 20% en France entre 2017 et 2018 et de 30,5% entre 2018 et 2019. Et les chiffres ne cessent de croître, ce qui a d’ailleurs poussé des géants de l’alcool à enrichir leurs offres.
Début 2020, Pernod Ricard a élargi la commercialisation de Ceder’s, un gin sans alcool, à dix nouveaux pays dont la France. Disponible en plusieurs versions, ce gin peut également se targuer d’être sans calorie, ni sucre ni arômes artificiels. La fameuse marque française a lancé dernièrement des versions Low Alcool de deux de ses produits phares : Ballantine’s Light et Beefeater Light, un whisky et un gin qui titrent 20%. Des versions light qui parviennent à garder les mêmes qualités gustatives que leur recette originale selon les producteurs.

La version rafraichissante et douce.

Épicé et étonnant, il offre des notes de clou de girofle, de rooibos et de gingembre.
Petit détail, mais qui en dit long sur le changement des mentalités. Il y a deux ans (quand il se passait encore des choses), du 24 janvier au 1er février, s’est déroulée l’édition 2020 de la Paris Cocktail Week. Une petite surprise attendait les visiteurs. En off, ils étaient invités à découvrir un bar spirit-free, où aucune goutte d’alcool n’était servie. Le comble pour une Cocktail Week ? Et ben non, la tendance est de mise, et les barmen semblent avoir bien intégré cette nouvelle perspective…
Origine de cette nouvelle tendance
Mais d’où vient ce changement de cap dans la consommation d’alcool ? Il est né sur les terres anglo-saxonnes, notamment à Londres où les bartenders, à l’écoute de leurs clients toujours plus nombreux à leur demander des cocktails peu alcoolisés, se sont mis à revoir leurs propositions.
Le Low ABV est né. Mais attention ! Il ne s’agit pas seulement de réduire la quantité de gin, par exemple, dans un gin tonic. Les barmen se sont mis à utiliser des produits à faible degré d’alcool comme les vermouths, les amers, les sherries et les liqueurs pour élaborer leurs cocktails. Le fameux Aperol Spritz, composé d’Aperol (11%), de Prosecco (entre 10,5% et 12%) et de soda, en est le parfait exemple.
Mais les as du shaker sont même allés plus loin dans leur recherche d’inspiration et ont élargi leur champ de possibilités. Aujourd’hui, ils multiplient les techniques (décoction, infusion, fermentation, etc.) et les ingrédients (plantes, fruits, fleurs, légumes, etc.) pour proposer des arômes et des textures inédits et jouent avec les épices pour donner du panache. On est loin du cocktail sans alcool au jus d’orange et à la grenadine… Le monde du cocktail non alcoolisé est dorénavant devenu celui de la créativité.

Un changement des moeurs
Plusieurs facteurs expliquent la transformation d’une tendance qui aurait pu s’avérer passagère en véritable transformation comportementale destinée à se renforcer ces prochaines années. C’est d’ailleurs pourquoi, de plus en plus de marques se sont lancées dans la production de spiritueux sans alcool.
Aujourd’hui, les millenials boivent moins que leurs aînés. Plus soucieux de leur santé, les jeunes privilégient les aliments sains et naturels, et l’alcool, riche en sucre et en éthanol, ne rentre pas dans cette catégorie.
Avant, personne ne pouvait imaginer un bar sans fumée. Aujourd’hui, tout le monde a accepté cette nouvelle réalité. Il en va de même avec l’alcool. Celui qui ne boit pas n’est plus aujourd’hui relégué dans la catégorie des “ennuyeux” ou “casseur d’ambiance”. Il n’a plus à demander d’une petite voix son perrier citron, mais peut clamer haut et fort son mocktail (cocktail sans alcool) sans passer pour un naze ! Transformation des mentalités…
Ce changement de cap est porté par des milliers d’initiatives individuelles et collectives, comme la parution de livres, tel Sober Curious de Ruby Warrington, où l’auteure prône les bienfaits de la sobriété, les messages de nombreux influenceurs louant la vie healthy, ou encore les initiatives à succès, abondamment relayées par les réseaux sociaux. Citons, par exemple, la campagne Dry January venue du Royaume-Uni ou encore celle lancée en Belgique dernièrement et appelée non sans humour “la Tournée Minérale”. 100 000 participants étaient invités à relever le défi de ne pas boire une goutte d’alcool pendant un mois.
La multiplication des bars sans alcool

Il s’agit bien sûr d’une conséquence directe de cette nouvelle tendance. Les bars où l’alcool n’est pas le bienvenu se sont multipliés dans le monde entier. Le Listen Bar à New York, le Virgin Mary à Dublin, le Gueule de Joie à Nantes ou encore le Cosette à Paris, le premier bar sans alcool à avoir ouvert dans la capitale… Pour n’en citer que quelques-uns !
D’autres, sans renoncer aux boissons alcoolisées, ont entrepris d’enrichir leur offre de spirit free ou encore leur carte de cocktails sans alcool. Il suffit de faire un tour dans notre Concept Store Drinks&Co à Paris où de savoureux dry cocktails vous sont proposés. Venez goûter et opinez ensuite…